Le tourisme est essentiel à la survie économique de nombreuses destinations populaires mais peut être à double tranchant.

Le surtourisme a causé d'innombrables problèmes aux habitants et endommagé des sites historiques et naturels. Ce ne sont là que quelques-unes des complications négatives liées à la présence excessive de touristes et au fardeau qu'ils représentent pour les ressources naturelles et la vie des habitants. Ceux des îles Canaries sont les derniers à protester contre le surtourisme dans le but de sauver leur environnement.

Les îles Canaries : les touristes détruisent l'environnement

Des milliers de personnes se sont récemment rassemblées pour protester dans tout l'archipel des îles Canaries, exigeant une réévaluation immédiate de l'approche touristique de la région et un arrêt de l'afflux de visiteurs. Ils affirment que le vieux modèle touristique existant a rendu la vie financièrement difficile et écologiquement néfaste pour les habitants.

Les manifestations, organisées sous le slogan "Canarias tiene un límite" - Les Canaries ont une limite - bénéficient du soutien d'organisations environnementales telles que Greenpeace, le WWF, Écologistes en Action, Amis de la Terre et SEO/Birdlife.

"Nous avons atteint le point où l'équilibre entre l'utilisation des ressources et le bien-être de la population ici s'est rompu, surtout au cours de l'année écoulée," - Víctor Martín, porte-parole du collectif Canarias se Agota (Les Canaries en ont assez), qui a contribué à coordonner les manifestations à travers les huit îles.

Les îles ont accueilli 13,9 millions de visiteurs l'année précédente, tandis que leur population résidente s'élevait à 2,2 millions. Le tourisme contribue à environ 35 % du PIB de l'archipel, générant 16,9 milliards d'euros en 2022 seulement. Cependant, les habitants craignent que l'industrie ne soit en train de surexploiter les ressources naturelles et d'augmenter les prix des loyers, ce qui rend difficile pour eux de se loger.

Le faible niveau de précipitations a déjà mis à rude épreuve l'approvisionnement en eau pour les habitants, mais les gouvernements locaux continuent de se concentrer davantage sur le tourisme que sur les besoins des citoyens. Dans de nombreuses régions de l'archipel, la pénurie de logements reste préoccupante en raison des prix en hausse, des bas salaires, du manque de logements sociaux et de la persistance de la crise du coût de la vie.

Les statistiques de l'Institut national de statistique espagnol révèlent que 33,8 % des personnes aux îles Canaries sont exposées au risque de pauvreté ou d'exclusion sociale.

Se concentrer sur un développement touristique durable

Les manifestants ne sont pas contre le tourisme mais contre la stratégie touristique du gouvernement, qui est plus en phase avec la classe des affaires qu'avec la classe ouvrière plus pauvre. Ils veulent que des études montrent dans quelle mesure le tourisme pèse sur chaque île afin que des mesures correctives puissent être prises pour permettre aux ressources naturelles de se rétablir. La nouvelle stratégie touristique révisée devrait donc mettre en avant le développement d'un tourisme durable.

Santorin : protéger leurs ânes

L'architecture blanche frappante de Santorin est une caractéristique populaire de la Grèce. Environ deux millions de visiteurs se rendent sur l'île chaque année, en contraste marqué avec sa population permanente d'à peine 10 000 habitants. Rééquilibrer cette situation pose un défi, notamment compte tenu de l'importance du tourisme pour l'économie de l'île. Cependant, des initiatives ont été lancées en 2019, telles que le plafonnement des passagers de croisière à 8 000 par jour.

De plus, la municipalité de Santorin s'est engagée à améliorer les conditions de travail des ânes emblématiques de l'île, souvent utilisés pour transporter des touristes vers des zones inaccessibles en voiture, telles que les escaliers Karavolades dans la ville de Fira, qui comptent environ 600 marches. Les mesures incluent la restriction du poids transporté par les ânes et les mules et la réglementation de leurs heures de travail.

Que peuvent faire les touristes ?

Pour réduire leur empreinte, les touristes peuvent envisager de voler vers Santorin et d'y passer plus d'une journée, car l'un des inconvénients est que la destination locale ne voit aucun revenu provenant des voyageurs d'un jour des navires de croisière. En plus de visiter les villages populaires, ils devraient se rendre dans les petits villages de l'arrière-pays comme Pyrgos, Messaria, Exo Gonia, Katherados et Vothonas. Ils devraient éviter la haute saison et voyager d'avril à début juin, ou de septembre à novembre.

Majorque : limiter les locations à court terme

Au cours des six premiers mois de 2023, le nombre total d'arrivées de touristes a atteint 7,13 millions, ce qui représente une hausse notable de 10,4 %.

Les préoccupations concernant l'impact environnemental et la marchandisation du paysage, de l'environnement et du patrimoine de Majorque ont conduit le groupe de défense local Ciutat à distribuer des dépliants multilingues à l'aéroport, mettant en évidence la "crise environnementale extrême" attribuée au tourisme.

De plus, Tot Inclos (un autre groupe de défense local) note une augmentation des prix des logements dans la vieille ville de Palma, en partie due à l'afflux de visiteurs aisés séjournant dans des établissements de luxe comme le Calatrava Boutique Hotel et l'Hôtel Can Cera.

Il y a quelques années, les autorités ont révélé une augmentation de deux fois du montant de la taxe touristique, à 4 € (4,64 $) par personne et par jour, que les

visiteurs règlent lors de leur départ des hôtels. Selon le directeur du tourisme des Baléares, ces fonds sont affectés à "soutenir un modèle durable afin que le tourisme dans les îles profite aux communautés locales". En réponse à une augmentation des locations de vacances à court terme apparaissant sur des plateformes comme Airbnb, le gouvernement régional a strictement interdit certaines annonces.

Que peuvent faire les touristes ?

Les touristes responsables peuvent opter pour des voyages hors saison (novembre, décembre, janvier, février) plutôt que pour la haute saison (juillet et août). Ils peuvent également éviter les complexes tout compris et choisir plutôt des hébergements, des achats, des repas et des expériences de shopping locaux qui bénéficient directement aux habitants.

Bali : pourrait introduire une taxe touristique

L'Indonésie a connu une augmentation significative du nombre de visiteurs internationaux en 2017, atteignant 13,7 millions contre seulement 2,2 millions en 1990. Et les chiffres n'ont cessé d'augmenter. Notamment, plus de 30 % de ces visiteurs se rendent à Bali. Cet afflux de tourisme a entraîné un développement rapide qui a conduit à la congestion et aux pénuries d'eau sur l'île.

En décembre 2017, Bali a déclaré une "urgence en matière de déchets" en raison de la présence de déchets plastiques sur plusieurs plages renommées. De plus, les foules de touristes ont apporté avec elles une culture d'indulgence et d'extravagance qui agace les habitants.

Le gouvernement indonésien envisage d'instaurer une taxe touristique, signalant un changement de priorité de la quantité à la qualité dans le tourisme. Cependant, de telles mesures sont susceptibles d'avoir des répercussions, d'autant plus que le tourisme représentait environ 60 % de l'activité économique de Bali avant la pandémie.

Que peuvent faire les touristes ?

Pour visiter Bali sans laisser une empreinte touristique néfaste, faites des recherches et visitez d'autres destinations dans le nord et l'est de Bali qui sont tout aussi belles mais peut-être moins connues.

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