C'est comme si nous avions connu un changement de paradigme massif dans presque tous les aspects de notre vie au cours des derniers mois. Du concept archaïque et bizarre de mener une véritable "guerre" en Europe à l'augmentation des catastrophes climatiques récentes, il semble que rien n'est plus certain et que nous devons maintenant être prêts à tout.
La Coupe du Monde de la FIFA 2022 n'a pas non plus été épargnée puisqu'on vient d'apprendre que l'équipe de football russe a été exclue du tournoi 2022. C'est la conséquence directe du refus de certains pays de participer à une compétition avec l'équipe de Russie, forçant ainsi la main de la FIFA à la retirer du tournoi. La participation de l'Ukraine en novembre pourrait également être incertaine à la lumière de la terrible guerre qui s'y déroule.
Cette tournure dramatique des événements - sans oublier le bouleversement mondial de Covid-19 - a détourné l'attention du grand public de la controverse qui a entouré la FIFA lorsqu'elle a attribué l'organisation au Qatar pour la première fois en 2010.
Les polémiques ont marqué le choix du pays organisateur depuis le début.
D'abord, le choix du Qatar pour accueillir la Coupe du monde de football 2022 a été une surprise. Le pays est connu pour ses températures très élevées en été, mais ce n'est qu'après avoir choisi le pays que les responsables de la FIFA ont reconnu que jouer l'événement dans la chaleur torride de l'été du Golfe était irréalisable. En conséquence, la FIFA fut contrainte de déplacer l'organisation de la Coupe du monde en novembre.
Ensuite, en 2020, le ministère américain de la Justice a publié un rapport stupéfiant montrant que des représentants travaillant pour la Russie et le Qatar ont soudoyé des responsables de la FIFA afin de s'assurer d'être shoisis pour héberger les compétitions de football de 2018 et 2022.
En outre, en 2021, il y a eu une campagne massive de la part des militants des droits de l'homme pour faire pression sur certaines des équipes de football les plus en vue afin qu'elles s'excluent de la compétition pour protester contre les violations des droits de l'homme dans le pays hôte. Les équipes du Danemark, d'Allemagne et de Norvège ont été invitées à s'exclure des jeux et à être solidaires des mauvaises conditions de travail des ouvriers au Qatar.
Pas plus tard que l'an passé, un ancien employé des organisateurs de la Coupe du monde au Qatar qui avait soulevé le problème des salaires impayés des ouvriers a été condamné à cinq ans de prison pour corruption présumée et détournement de fonds publics. L'homme a déclaré qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès équitable et qu'il avait été contraint de signer des aveux. Cependant, les autorités ont nié ces allégations et ont déclaré qu'il y avait de nombreuses preuves contre l'accusé. Un procès en appel a vu sa peine réduite à trois ans, mais lorsque les critiques ont demandé à la FIFA d'intervenir, l'organisation a déclaré qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir au verdict.
Outre les mauvais traitements infligés aux travailleurs étrangers, les critiques se demandent également comment ce petit pays désertique sans expérience préalable a pu être choisi pour accueillir un événement aussi important. La FIFA a justifié la décision en déclarant que le Qatar avait reçu l'honneur d'accueillir en raison de sa "stratégie d'expansion du football dans de nouvelles régions".
Le coût énorme requis pour exécuter l'un des événements sportifs les plus populaires est ahurissant. Selon Bloomberg Intelligence, le coût estimé pour le Qatar est de 300 milliards de dollars.
Le Qatar espère que cet investissement les propulsera dans une spirale de bénéfices touristiques et commerciaux rivalisant avec son voisin régional, Dubaï. Le pays s'attend à ce que la Coupe du monde stimule son économie de 20 milliards de dollars (soit environ 11 % du produit intérieur brut du pays en 2019). Mais l'événement est surtout un moyen de créer des opportunités pour les entreprises de nombreux secteurs différents bien au-delà de 2022.
À titre d'intérêt, le Qatar est le plus petit pays à avoir jamais accueilli la Coupe du monde.
Les organisateurs attendent près de 1,5 million de visiteurs pendant le tournoi d'un mois qui débutera en novembre (bien qu'il y ait eu des critiques selon lesquelles les matchs pourraient être peu fréquentés car les fans pourraient ne pas s'amuser beaucoup en raison de l'interdiction de l'alcool et des restrictions vestimentaires).
Même si le Qatar a dépensé des milliards pour améliorer les infrastructures et l'hébergement hôtelier, il reste un manque à gagner colossal. Il n'y a qu'environ 130 000 chambres fournies par les hôtels, les bateaux de croisière amarrés au large de Doha et quelques campings dispersés dans le désert. Par conséquent, les nations environnantes des Émirats arabes unis, d'Oman, de Bahreïn, du Koweït et d'Arabie Saoudite seront des destinations alternatives attrayantes pour les fans de football. En fait, les billets d'avion ont déjà augmenté de prix.
"Les Émirats arabes unis, en tant que plaque tournante mondiale, auront toutes les chances de capitaliser sur un nombre important de visiteurs qui souhaitent utiliser les Émirats comme base pour les matchs du tournoi", a déclaré David Garner, vice-président commercial de Minor Hotels de la région de Mena, qui possède l'Anantara et les marques Avani. "La demande sera générée par les 32 pays qui se sont qualifiés pour la Coupe du Monde mais aussi par de nombreux autres fans mondiaux."
Le Qatar est facile facilement accessible aux voyageurs de la plupart des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG - Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Qatar, Oman, Koweït et Bahreïn) avec le principal aéroport international de Doha à seulement une heure de route.
Les représentants du tourisme des principales compagnies aériennes, agences de voyages et hôtels ont déjà signalé un intérêt accru des fans de football depuis la mise en place de la première étape de vente des billets.
"On s'attend à ce que de nombreux fans de football se rendant à la Coupe du monde 2022 au Qatar utilisent Dubaï soit comme point de départ, soit comme option avant ou après la visite en raison des excellentes options et attractions touristiques", a déclaré Stuart Birkwood, directeur général de la chaine d'hôtels Radisson dans la zone appelée Silicon Oasis de Dubaï.
La petite île de Bahreïn, qui n'est qu'à un jet de pierre du Qatar par voie aérienne, propose plus de 18 000 chambres d'hôtel, tandis que l'Arabie saoudite, un autre voisin, en compte environ 600 000 selon un rapport. Le Koweït possède également un assortiment de centres de villégiature et d'hôtels qui pourraient faire de cette nation productrice de pétrole une plaque tournante pour de nombreux fans à la recherche d'un hébergement.
Même si les prix des hôtels sont compétitifs aux Émirats arabes unis et dans les pays environnants, on peut s'attendre à ce que les prix augmentent à mesure que la demande augmente.
Actuellement, il n'y a déjà plus de chambres disponibles au Qatar pendant le tournoi. Il est cependant difficile de savoir si c'est parce qu'elles ne sont pas encore disponibles à la réservation pendant cette période ou si les hôtels sont déjà complets.
La météo dans la région en novembre devrait être agréable. Vous ne subirez certainement pas les températures caniculaires de l'été. Les températures moyennes varient entre 24 et 25 °C, mais vous pouvez voir des maximums de 29 °C.
Décembre peut apporter des températures plus basses d'environ 19°C mais le temps est encore très doux par rapport au reste de l'hémisphère nord à cette période de l'année. C'est le moment idéal pour profiter du plein air.
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