Pourquoi êtes-vous partis à l'étranger ?
Nous sommes partis 2 fois à New York pour le travail, en contrat local. La première fois, mon mari et moi avions été transférés aux US dans nos entreprises respectives. Cette fois ci, seul mon mari a été transféré et j'ai dû mettre en pause ma carrière professionnelle car mon entreprise n'avait pas de bureau à NY.

Comment avez vous été touché par la crise du Covid-19 ?
Tout a commencé pour nous la première semaine de mars 2019 quand on nous a annoncé un cas positif de COVID-19 dans le collège de mon fils. Toutes les écoles de la ville ont fermé et mon mari a commencé à travailler de la maison, deux semaines avant le début du ‘lockdown’ à NY.

Quelles ont été les consignes mises en place à New York ?
Nous habitons à côté de l'un de premiers épicentres du Covid 19 : New Rochelle. Cette zone a été mise sous confinement rapidement pour éviter la propagation du virus avec l'aide de la garde nationale : les personnes pouvaient entrer et sortir de la zone mais tout rassemblement était interdit et les écoles et lieux de culte fermés.

Une semaine plus tard, toutes les écoles, bars et restaurants fermaient dans tout New York. Puis encore une semaine plus tard, tous les autres commerces et activités non essentiels fermaient. Les gens dans notre banlieue New Yorkaise ont d'abord paniqué en dévalisant les supermarchés, ce qui a provoqué une pénurie de pâtes et de papier toilette! Puis, ils ont plutôt bien réagi en restant chez eux et en respectant les consignes. On sortait se balader dans nos rues calmes, bordées de maisons individuelles, en gardant nos distances avec les voisins. Beaucoup se sont mis au jardinage et à la cuisine.

Comment gagnez vous votre vie ?
Mon mari a pu continuer à travailler à domicile. On a installé un bureau très confortable pour lui dans le ‘basement’, au sous sol de la maison. Pour ma part, c'est début mars que j'ai reçu mon autorisation de travail et que j'allais donc commencer à chercher un nouveau travail ici. Mais avec le 'lockdown', les entreprises ont gelé leurs recrutements et je me suis lancée dans une toute autre activité : la fabrication de masques en tissus! Tout d'abord pour ma famille, et des voisins puis dans le reste du pays grâce à une boutique en ligne. Puis j'ai diversifié mon activité avec la vente d’articles digitaux comme des posters à imprimer et des tableaux de tâches pour les enfants.

Comment avez vous géré l'école à distance ?
L'école élémentaire et le collège de mes enfants ont mis en place un système d'éducation à distance une semaine après la fermeture des écoles. Ils avaient déjà beaucoup de devoirs en ligne, avant la fermeture, grâce à des sites ou des applications. Donc ils se sont bien adaptés à l'école à distance.

Ils avaient 2-3 heures de cours par Zoom et des apprentissages et devoirs à faire en ligne avant la fin de la journée. Mes enfants étant déjà ‘grands’, la plus jeune était en 5th grade (CM2), ils ont été assez indépendants rapidement. Depuis la rentrée de septembre, l'école est en modèle hybride avec 2 jours à l'école et 3 jours à distance, pour n'avoir que la moitié des élèves au sein de l'établissement. Tous les élèves ont reçu des iPad pour l'enseignement à distance.

Quelle est votre opinion personnelle sur la façon dont la pandémie est actuellement gérée aux Etats Unis? Et quel est votre regard en comparaison avec ce qui est fait en France ?
Je pense que la gestion de la pandémie aux US n'a pas été homogène et coordonnée entre tous les Etats. Heureusement, les gouverneurs des tri-states (New York, New Jersey, Connecticut) ont pris des mesures concertées : pas de limitation de mouvement de personnes comme en France, mais des appels à la responsabilité civile de chacun pour freiner la propagation du virus, et la fermeture de commerces et lieux publics. Le gouverneur de New York a été particulièrement apprécié pour sa gestion de la crise : chaque décision était fondée sur des faits, des chiffres et des avis d’experts scientifiques.

Comment gérez-vous la relation avec votre famille restée en France ?
Nous n'avons pas pu voir nos familles en France depuis le début de cette année. C'est difficile quand on est loin de ses parents âgés et encore plus quand on ne peut pas leur rendre visite. Alors on fait des appels avec vidéo plus souvent. On a fêté les anniversaires et souffler les bougies à distance..

Hors crise sanitaire, quelle est la chose que vous préférez en tant qu'expat à New York?
J'adore New York City pour son énergie et sa diversité: c'est la ville qui ne dort jamais! Et j'adore la région autour de New York pour l'accessibilité à des paysages variés : la plage, la montagne et la campagne à 1 heure de route!

Et quelle est la pire des choses pour un expat dans votre pays d'adoption ?
La nourriture! même si on mange très bien ici comparé au reste des États Unis. Mais en tant que Français, il nous manque la variété de yaourts et de fromage, à des prix accessibles.

Qu'est ce qui vous manque le plus ?
La famille.

Avant les mesures de distanciation, qu'avez vous fait pour rencontrer du monde et vous intégrer dans votre nouvelle vie ?
Pour rencontrer du monde, je me suis inscrite dans l'association de ma ville qui organisait des événements culturels et sociaux. Et je suis devenue aussi membre du conseil d'administration de l'association Westchester Accueil, qui vise à accueillir les francophones dans cette région. Cela nous a permis de rencontrer des familles américaines, françaises et d'autres nationalités. Par contre, les plupart des activités sont actuellement suspendues à cause du covid 19, certaines recommencent via Zoom.

Quelle est l'habitude que vous avez trouvée la plus étrange dans votre culture d'adoption ?
Manger du fromage à l'apéritif avec des crackers!

Qu'est-ce qui est un mythe sur les Etats Unis?
L’intégration. En tant que Française, je pensais qu'il était simple de s'intégrer ici, car nous avions une culture proche de celle des Américains et ils sont très accueillants. Mais je trouve que nous sommes finalement assez différents et cela demande beaucoup d'efforts !

Quel avis donneriez-vous aux autres expatriés ?
S'expatrier c'est une expérience fascinante et douloureuse : on apprend à comprendre une culture en profondeur, cela bouscule nos croyances, et on doit vivre loin de ses racines et sa famille. Mais c'est une expérience unique et enrichissante que je conseille vivement!

Quand et pourquoi avez vous débuté votre blog ?
J'ai débuté mon blog en pointillé à mon retour d'expatriation en France, sans but précis mais je n'avais pas trop le temps à cause de mon travail. Puis je l'ai repris activement en arrivant ici ayant plus de temps. Cela m'a permis de partager mon expérience avec mes amis restés en Europe.

Quels bénéfices avez vous trouvé au travers de votre blog ?
Cela me permet de prendre du recul sur mon expérience à l'étranger, de mettre sur mon blog mes souvenirs et mes réflexions, pour moi, ma famille, mes amis et d'autres personnes qui souhaitent découvrir la vie à l'étranger.

La fiche du blog : My French State Of Mind

Pour en savoir plus sur la vie à New York, lisez notre guide:
Guide de l'expatriation à New York et aux Etats Unis

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