Histoire de Pékin

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Chine

L'histoire de la Chine est un canevas très complexe, fait de différents peuples et de dynasties illustres. La civilisation chinoise est l'une des plus anciennes civilisations au monde et a fait l'objet de nombreux écrits historiques depuis presque 4000 ans. Les premières traces de l'histoire écrite de la Chine remontent à la dynastie Shang ( 1700- 1046 av. J.-C.). La civilisation chinoise a longtemps été une des sociétés les plus avancées au monde et une des économies les plus prospères. L'impérialisme et les guerres civiles ont considérablement freiné le développement du pays. Mais la Chine a tiré des leçons de ses erreurs passées et se montre déterminée à faire partie des premières puissances mondiales.

La Chine a été habitée il y a plus d'un million d'années par l'Homo erectus. Au Paléolithique, l'occupation humaine se concentrait principalement dans les vallées du Yangzi Jiang et du fleuve Jaune. Le site archéologique de Xihoudu dans la province de Shanxi fait apparaître les signes les plus anciens de l'utilisation du feu. L'agriculture et l'élevage font leur apparition au Néolithique, permettant à la population de s'accroître et de se développer en sociétés organisées avec de nouveaux savoir-faire : stockage et redistribution des récoltes, artisanat spécialisé. Les premiers villages ont été bâtis dans la vallée du fleuve Jaune, marquant le début de la culture chinoise Jiahu. Les gravures rupestres du site de Damaidi dans la province du Ningxia témoignent des premières écritures, datant d'environ 6000-5000 ans av. J.-C. Elles font apparaître 8453 caractères différents tels que le soleil, la lune, les étoiles, des divinités et des scènes de chasse ou de garde de troupeaux.

La dynastie Xia aurait régné entre 2100 et 1600 av. J.-C. C'est la première dynastie à apparaître dans les ouvrages de l'historiographie chinoise, tels que Les Mémoires du Grand Historien (Shiji) et Les Annales de Bambou. Les traces de cette première société ont été retrouvées à Erlitou, dans la province de Henan, où une fonderie de bronze a été mise à jour. Cependant, il n'existe que très peu d'informations sur cette période de l'histoire.

La dynastie Shang est la seconde a avoir dominé le pays. Il n'est cependant pas clairement établi si elle était contemporaine et rivale de la dynastie Xia ou si elle lui a succédé. Il semblerait que dès le XIIIe siècle av. J.-C., cette dynastie est à l'origine des premières inscriptions oraculaires sur des os et des carapaces d'animaux. Le règne de la dynastie Shang connaît 31 souverains et 9 capitales différentes, la dernière étant Anyang, dans l'actuelle province de Henan. Les Shang vénèrent de nombreuses divinités, dont le dieu suprême Shangdi. La croyance populaire voulait que les ancêtres soient élevés au rang de divinités à leur mort et soient honorés comme tels.

La dynastie Zhou est apparue pendant le règne des Shang et est devenue la dynastie la plus longue de l'empire chinois, durant de 1066 av.J.-C. jusqu'à environ 256 av. J.-C. Les Zhou ont continué à développer l'écriture et à établir la pratique religieuse, vénérant une divinité naturelle appelée tian (le Ciel). Ils croyaient que le tian désignait celui qui régnerait sur la Chine et lui accordait le droit de gouverner, le Mandat du Ciel. L'empereur ou l'impératrice perdaient ce droit lorsque des catastrophes naturelles se produisaient ou lorsque le peuple était maltraité.

Les Zhou s'établissent plus à l'ouest du territoire des Shang et mettent en place un système semi-féodal. Le Roi Wu, souverain des Zhou, emporte la victoire face aux Shang durant la bataille de Muye et invoque le Mandat du Ciel pour légitimer son accession au pouvoir. Alors que cette société des Zhou se développe, le pouvoir est progressivement décentralisé depuis le VIIIe siècle av. J.-C. : c'est la période des Printemps et Automnes, ainsi nommée d'après les Annales des Printemps et des Automnes. À la suite d'invasions et de conflits, la capitale est d'abord déplacée vers l'ouest près de l'actuel Xi'an, puis ensuite vers l'est à Luoyang. Le pouvoir des rois devient de plus en plus symbolique et le royaume est morcellé en plusieurs provinces indépendantes. Cette période voit émerger de nombreuses écoles philosophiques, les Cent Écoles de Pensées, dont le Confucianisme, le Taoïsme, le Légisme et le Moïsme. Les nombreuses différentes principautés sont rivales et les affrontements sont inévitables. La période durant laquelle ces quelques États se combattent les uns les autres est connue sous le nom de période des Royaumes Combattants, dont on considère généralement qu'elle s'étend de 476 à 221 av. J.-C. À l'issue de ces combats, il ne reste que sept États principaux. Bien qu'il y ait un roi Zhou jusqu'en 256 av. J.-C., il ne dispose plus d'aucun pouvoir.

La dynastie Qin prend le pouvoir entre 221 et 206 av. J.-C. Parfois désignée sous le nom de "Chine impériale", cette période permet de reconsolider le pouvoir et d'unifier le peuple sous un gouvernement étroitement centralisé et suivant la doctrine de l’École des Légistes, basé à Xianyang. Cette doctrine, qui prône l'adhérence stricte à un code légal et l'absolutisme (pouvoir absolu de l'empereur), a conduit à des abus de pouvoir : l'empereur des Qin réprimait fortement l'opposition politique, exécutant de nombreux lettrés et ordonnant de brûler de nombreux livres. Les Qin débutent également la construction de ce que l'on appelle aujourd'hui la Grande Muraille de Chine.

La dynastie Han leur succède de 202 av. J.-C. à 220 ap. J.-C. Son fondateur, Liu Bang, adopte le confucianisme, qui devient le soutien idéologique de toutes les dynasties jusqu'à la fin de la Chine impériale. L'Empereur Wu renforce et étend l'Empire chinois en repoussant les Xiongnu (quelquefois assimilés avec les Huns) dans les steppes de l'actuelle Mongolie intérieure. Avec l'établissement de la route de la soie, on observe pour la première fois l'apparition d'un commerce entre la Chine et l'Occident. À cette époque prospère, l'aristocratie terrienne commence à cultiver ses terres nouvellement acquises aux dépens des paysans pauvres. L'usurpateur Wang Mang en profite pour fonder la dynastie Xin. Il entreprend d'importantes réformes économiques qui se révèlent désastreuses et donnent lieu à une forte instabilité, au chaos et à la révolte.

La révolte des Turbans Jaunes éclate en 184 (soulèvement organisé du peuple). La réunification du royaume se révèle difficile et ce n'est qu'avec l'apparition de la dynastie Wei en 220 que le pouvoir revient dans les mains d'un seul souverain. L'empereur des Wei est contré par ses rivaux Shu et Wu qui proclament leur indépendance. S'ensuit la période dite des Trois Royaumes. Le pays est à nouveau divisé et le pouvoir est décentralisé. Ces trois royaumes sont temporairement réunis en 280 par l'empereur Wudi de la dynastie Jin.

Cependant, la rébellion est loin d'être terminée et la guerre civile qui sévit sous la dynastie Jin provoque un vaste exode des Chinois Han au sud du Yangzi Jiang. En 303, le peuple Di se rebelle et s'empare de la ville de Chengdu, établissant officiellement l'État de Cheng Han. Sous le règne de Liu Yuan, les Xiongnu se soulèvent près de l'actuel comté de Linfen et établissent l'État de Han Zhao. Divisées en 16 royaumes, les dynasties se succèdent rapidement aux IVe et Ve siècles. Le territoire connaît également la domination successive de plusieurs peuples étrangers : Turcs, Mongols et Tibétains. À la fin de la dynastie des Jin orientaux en 420, la Chine entre dans la période des dynasties du Nord et du Sud. Dans le sud de la Chine, la légitimité du bouddhisme fait l'objet de fréquents débats acharnés parmi la cour et la haute noblesse. Ce n'est qu'à la fin de cette période des dynasties du Nord et du Sud que les disciples du bouddhisme et du taoïsme apprennent à coexister de façon relativement pacifique.

L'éphémère dynastie Sui réussit à unifier le pays en 589, après presque trois cents ans de division. Cependant, les Sui surexploitent leurs ressources et leurs nombreux excès mènent à l'effondrement de la dynastie. Le 18 juin 618, Gaozu monte sur le trône, établissant la dynastie Tang. Le bouddhisme devient la religion prédominante. Il semblerait que Chang'an ( l'actuelle Xi'an), la capitale de l'époque, était alors la plus grande ville du monde. Cette période est l'une des plus prospères de l'histoire chinoise. La chute des Tang est provoquée par une série de révoltes, notamment la prise de Guangzhou (Canton) en 879, au cours de laquelle le rebelle Huang Chao fait massacrer la quasi-totalité des 200 000 habitants. L'empereur abdique et Huang établi un nouveau régime.

Dans les années qui suivent, la Chine est divisée entre la dynastie Song, la dynastie Jin et le Xia occidental, gouverné par les Tangoutes. Cette période permet de grandes avancées technologiques en Chine du Sud, notamment sous la dynastie Song qui développe l'usage de la poudre à canon. Cette dynastie apporte les avancées techniques et scientifiques les plus significatives de l'histoire de la Chine. Dès la moitié du XIIIe siècle, la Chine adopte le néo-confucianisme. La culture et les arts sont également à leur apogée, grâce à des artistes comme Lin Tinggui.

Les Mongols envahissent cette société chinoise en plein développement et viennent à bout des Song du sud après une longue guerre sanglante, la première où les armes à feu jouent un rôle important. Des Occidentaux aventureux, comme Marco Polo, peuvent alors voyager dans toute la Chine. Les Mongols se partagent entre ceux qui veulent rester dans les steppes et ceux qui veulent adopter les coutumes du peuple conquis. Kubilai Khan, petit-fils de Genghis Khan, appartient au dernier groupe et établit la dynastie Yuan, la première qui dirige tout le pays, avec Pékin comme capitale. La chute de cette dynastie est due à de nombreuses catastrophes naturelles qui ont accentué le mécontentement latent de la population et mené à la révolte des paysans en 1340. La dynastie Ming reconquiert finalement le pouvoir en 1368.

De grands centres urbains se développent, comme Nankin et Pékin. Les échanges commerciaux s'intensifient, en particulier avec le Japon. L'accent est mis sur l'agriculture et l'esclavage privé est interdit. Le rôle de l'empereur devient encore plus autocratique, bien qu'il conserve par nécessité l'aide de grands secrétaires pour traiter l'immense paperasserie de la bureaucratie. L'empereur Yong-le souhaite étendre l'empire chinois : il commande une gigantesque flotte navale et forme une armée de 1 million de soldats. Le Viêt Nam est envahi et la flotte chinoise navigue sur la mer de Chine et l'océan Indien. Les Ming entreprennent d'importants travaux de restauration de la Grande Muraille de Chine, lui donnant sa forme actuelle.

En 1644, la dynastie Qing s'empare du trône de Chine et règne jusqu'en 1911. La dynastie Qing, composée de Mandchous, impose à la population l'adoption de la coiffure mandchoue (crâne rasée et natte à l'arrière) et du costume traditionnel. L'habit Han, ou Hanfu, est également remplacé par le Qipao, vêtement manchou. L'empereur Kangxi fait rédiger le plus complet des dictionnaires des caractères chinois jamais réalisé. Au cours du XIXe siècle, le pouvoir des Qing s'affaiblit et la prospérité diminue. Des désaccords avec la Grande-Bretagne au sujet du commerce de l'opium aboutissent à la première guerre de l'opium en 1840. Le Royaume-Uni obtient la cession de Hong Kong lors du traité de Nankin en 1842.

Sur le territoire, plusieurs révoltes sont vaincues au prix d'importantes pertes humaines et financières, la plus significative étant la révolte des Boxers au début du XXe siècle. Les conservateurs anti-impérialistes combattent la modernisation qui se mettait lentement en place dans tout le pays. Pour l'occasion, huit nations s'allient pour aider le gouvernement Qing : l'Empire du Japon, l'Empire allemand, l'Autriche-Hongrie, les États-Unis, la France, le Royaume d'Italie, le Royaume-Uni et l'Empire de Russie.

Frustrés par les réticences de la cour impériale face aux réformes, de jeunes fonctionnaires, officiers et étudiants commencent à envisager le renversement de la dynastie Qing. Le 10 octobre 1911, le soulèvement de Wuchang signe le début de la révolution. Un gouvernement provisoire est formé à Nankin le 12 mars 1912, présidé par Sun Yat-sen. Sun doit par la suite céder le pouvoir au général Yuan Shikai, qui obtient l'abdication du dernier empereur Qing. Yuan Shikai abolit les assemblées nationales et provinciales et se fait proclamer empereur fin 1915. Ses prétentions impériales rencontrent une opposition déterminée de ses subordonnés militaires et il abdique en mars 1916, laissant le pouvoir vacant. Le gouvernement républicain se décompose et une ère de « seigneurs de la guerre » s'ouvre.

Le mouvement du 4 mai 1919 éclate en réponse aux conditions imposées à la Chine par le Traité de Versailles à la fin de la Première Guerre mondiale. Les revendications concernent également les conditions de vie en Chine. Des étudiants se rassemblent sur la Place Tian'anmen, donnant le ton du premier véritable mouvement nationaliste en Chine.

Dans les années 1920, Sun Yat-sen reçoit l'assistance des Soviétiques pour réunifier la nation. Après la mort de Sun en 1925, un de ses lieutenants Tchang Kaï-chek prend le contrôle de son parti, le Kuomintang (« parti national du peuple », KMT) et réussit à contrôler l'essentiel de la Chine du Sud et du Centre, grâce à une campagne militaire appelée Expédition du Nord. À partir de 1927, il se retourne contre les membres du Parti Communiste Chinois (PCC) qui, chassés de leur bases dans les montagnes, entreprennent la Longue Marche, à travers les régions les plus désolées du pays, vers le Nord-Ouest. Ils établissent leur nouvelle base de guérilla à Yan'an, dans la province du Shaanxi. Ce périple de 12 500 kilomètres dure plus d'un an et côute la vie d'environ 90 000 hommes. Au cours de la Longue Marche, les communistes se réorganisent autour de Mao Zedong. La lutte acharnée entre le KMT et le PCC se poursuit pendant les quatorze longues années de l'invasion japonaise, de 1931 à 1945, bien que les deux se soient formellement alliés en 1937 contre les Japonais au cours de la seconde guerre sino-japonaise (1937-1945). Ce conflit s'intègre à partir de 1941 au volet asiatique de la Seconde Guerre mondiale. La fin de la guerre met un terme au contrôle du Japon sur Taïwan, qui revient à la Chine. La guerre civile reprend après la défaite japonaise de 1945. En 1949, le PCC occupe l'essentiel du pays.

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclame la République populaire de Chine à Pékin. Il apporte son soutien à la Corée du Nord lors de la Guerre de Corée en 1950, qui se termine en 1953 en partie grâce à l'intervention de la Chine.

En 1958, Mao Zedong met en œuvre sa politique économique du Grand Bond en avant. Cette campagne a pour but de stimuler la production en un temps record par la collectivisation agricole et l'utilisation du surplus de main d'œuvre dans la sidérurgie. Cette politique est un échec total et entraîne une famine sans précédent, responsable d'environ 30 millions de morts parmi la population chinoise. En 1966, Mao décide de lancer la Grande Révolution culturelle prolétarienne en s'appuyant sur la jeunesse du pays, ce qui accélère la rupture des relations avec l'URSS. La Chine s'enfonce alors dans l'anarchie. Les Gardes rouges deviennent le bras actif de cette révolution culturelle, défendant les idéaux communistes et organisant des expéditions punitives partout en Chine. La Chine est terrorisée face à l'arbitraire et la précipitation de ces gardes rouges. L'Armée populaire de libération (APL) et son chef Lin Biao, fidèle à Mao Zedong, redeviennent un élément clef. Lin meurt en 1971 dans des circonstances troubles : officiellement, il aurait disparu lors d'un accident d'avion en Mongolie alors qu'il s'enfuyait en URSS. La révolution culturelle s'achève officiellement en 1969.

L'arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir lance une phase de réformes. En 1982, il rencontre Margaret Thatcher et prend en charge les négociations avec le Royaume-Uni pour la restitution de Hong Kong. Le résultat de ces négociations est la déclaration sino-britannique conjointement signée le 19 décembre 1984, qui fixe la rétrocession du territoire de Hong Kong à 1997. La Constitution de la République populaire de Chine est adoptée le 4 décembre 1982. Elle a fait l'objet de plusieurs amendements mais établit les fondations du gouvernement de la Chine.

Les principales réformes économiques mènent à une réflexion sur la réforme politique. En mai 1989, les étudiants de Pékin s'agitent et occupent la place Tian'anmen pour manifester en faveur de réformes démocratiques. Les chefs du Parti communiste font intervenir l'armée contre les manifestants pacifistes, provoquant un grand nombre de victimes civiles (de quelques centaines à quelques milliers selon les sources). La répression est symbolisée par l'image d'un homme seul et sans armes, vêtu d'une chemise blanche, debout devant une colonne de chars.

La Chine est un pays à la fois fascinant et compliqué. Il est impossible de prévoir la manière dont il va évoluer, se débattant toujours entre son passé, son présent et son avenir. Puissance industrielle incontestable, la Chine ne devrait avoir aucun mal à devenir la plus grande économie mondiale.

Pékin

Les premières traces d'habitations humaines à Pékin ont été retrouvées en 1923-27 dans les cavernes de la Colline de l'os de dragon, près du village de Zhoukoudian dans le district de Fangshan, où l'Homme de Pékin vivait. Les fossiles d'Homo erectus de ces cavernes remonteraient à 770 000 ou 230 000 ans.

La ville est pour la première fois mentionnée dans les chroniques de la conquête de la dynastie Shang par la dynastie Zhou au XIe siècle av. J.-C. L'actuel Pékin fut la capitale du puissant État de Yan avant l'unification de la Chine en 221 av. J.-C. C'est pourquoi la ville est parfois appelée Yanjing ou "capitale de Yan".

La dynastie Sui réunifie la Chine en 589 ap. J.-C. et l'empereur Yang fait construire un réseau de canaux entre la plaine centrale et Youzhou (région autour de Pékin) pour acheminer les troupes et la nourriture. Le temple Fayuan est construit en 645 au sud-est de la ville par l'Empereur des Tang, Taizong. C'est l'un des temples les plus anciens de Pékin. Après la chute de la dynastie Tang en 907, la Chine est de nouveau divisée et Youzhou (actuel Pékin) est cédé aux Khitan (peuple d'origine nomade) en échange de leur soutien militaire.

À cette époque, la région de Pékin devient un point d'entrée stratégique dans le pays pour de nombreux peuples nomades. L'importance de la ville s'accroît au Xe siècle lorsque les Khitan font de Pékin une de leurs quatre capitales secondaires. Il la rebaptisent Nanjing ou "Capitale du Sud". La rue Sanmiao, l'une des plus anciennes de Pékin, date de cette époque.

En 979, la dynastie Song tente, sans succès, de reprendre la ville et les territoires perdus au nord. L'empereur Taizong mène une expédition militaire sur Nanjing mais est vaincu lors de la bataille de la rivière Gaoliang. Ce n'est qu'en 1122 (avec l'aide des Jurchen) que la ville de Nanjing est reprise. Les Jurchen fondent la dynastie Jin et renversent les Song, renommant la ville Zhongdu. En 1153, Pékin devient pour la première fois une capitale principale, sous l'empereur des Jin, Wanyan Liang. Pendant le règne des Jin, la ville s'agrandit considérablement vers l'ouest, l'est et le sud, doublant sa taille. La ville fortifiée compte alors 13 portes.

En 1215, la ville est pillée par les Mongols de Gengis Khan. Le prince mongol Kublai Khan décide de faire de Pékin sa capitale. La ville est idéalement située entre l'intérieur de la Mongolie et la mer, devenant un point stratégique important. En 1271, il fonde la dynastie Yuan et nomme la capitale Dadu (également connue sous le nom mongol de Khanbaliq). Les zones résidentielles de la ville se présentent sous la forme d'un damier, divisé à la fois par de grandes avenues de 25 mètres de large et par de petites allées étroites, les hutongs, de 6 ou 7 mètres de large. Le quartier de Dongsi est l'un des meilleurs exemples de cette configuration, avec ses 12 hutongs parallèles, appelés les 12 tiao de Dongsi.

En 1279, les Mongols ont officiellement succédé à la dynastie Song et Pékin devient pour la première fois la capitale de la Chine toute entière. La ville se développe et devient la vitrine de l'empire Yuan. On retrouve les traces de sa splendeur dans les récits de voyageurs étrangers comme Giovanni di Monte Corvino, Odoric de Pordenone, Marco Polo et Ibn Battuta qui s'y rendent à cette époque.

L'empereur Yongle fait construire la Cité interdite, entre 1406 et 1420. C'est pendant cette période, en 1403, que la ville est rebaptisée Pékin et qu'elle devient le siège du gouvernement, ce qui la met symboliquement sur un pied d'égalité avec Nankin. Les remparts de Pékin sont construits en 1553 pour protéger la ville des envahisseurs et des pilleurs. La muraille compte alors cinq portes et sera détruite dans les années 1960 pour la construction du métro de Pékin et du second périphérique.

On estime que Pékin est la plus grande ville du monde entre 1425 et 1650 puis entre 1710 et 1825. La forte croissance de la population provoque une pénurie des produits de base, nécessaires à la vie quotidienne. Des révoltes civiles éclatent, comme la Révolte des Boxers, initiée par la société secrète les Poings de la justice et de la concorde. Ce mouvement proteste contre l'impérialisme occidental et se traduit par des attaques anti-occidentales, en particulier contre les missions étrangères et les chinois convertis. Les "Boxers" est le nom donné par les Occidentaux à la société secrète à l'origine de la révolte. La cour impériale Qing commence par les combattre avant de les utiliser contre l'influence des puissances étrangères. Les Boxers sont vaincus par l'armée internationale de l'Alliance des huit nations auxquelles la Chine est condamnée à verser des indemnités.

Le 10 octobre 1911, la Révolution Xinhai renverse la dynastie Qing et instaure la République de Chine. Pékin reste la capitale de cette nouvelle république mais l'instabilité politique du nouveau gouvernement donne lieu à une nouvelle guerre civile. Le 4 mai 1919, un mouvement nationaliste éclate, le Mouvement du 4 mai, affectant profondément la littérature et la politique chinoises contemporaines.

La modernisation de Pékin se poursuit pendant tout le début du XXe siècle. Le mur d'enceinte et les portes de la ville sont modifiés ; les rues sont pavées, élargies et agrandies ; de nouvelles règles d'urbanisme et d'aménagement du territoire sont mises en place. L'idéologie change, préférant le pouvoir du peuple à l'autorité impériale. Des progrès sont faits en matière de santé publique et d'éducation.

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong annonce à Tian'anmen la création de la République populaire de Chine. La ville renaît comme capitale de la Chine communiste. Les fortifications de Pékin sont démolies pour construire le second boulevard périphérique. Certains quartiers anciens disparaissent et des monuments modernes sont construits, comme le Monument aux héros du peuple. Pékin est le centre de l'activité des Gardes rouges pendant la Révolution culturelle.

Le 4 mai 1989, de nouvelles manifestations éclatent. La place Tian'anmen devient le symbole de ces évènements lorsque les manifestations non-violentes d'étudiants sont brutalement réprimées par l'Armée populaire de libération.

Dans les années 1990, Pékin connaît une période de croissance économique rapide. Les zones agricoles deviennent des zones résidentielles et commerciales, des voies rapides et des gratte-ciels modernes sont construits dans toute la ville. Cependant, cette industrialisation rapide provoque également une forte pollution ainsi que la destruction de quartiers historiques de la ville. L'indice de pollution atmosphérique dépasse les 400 micro-grammes/m³ et les autorités de santé conseillent de porter des masques filtrants et de rester à l'intérieur. La candidature du pays pour organiser les Jeux Olympiques est régulièrement refusée, en partie à cause de la pollution de l'air. D'importantes modifications s'avèrent indispensables et petit à petit, Pékin met en place une série de mesures destinées à améliorer la qualité de l'air. Les Jeux olympiques d'été de 2008 couronnent les efforts entrepris par Pékin pour devenir une ville d'importance mondiale.

Mise à jour 15/10/2012

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