Manque d’ambition et engagements décevants

Bien que les climatologues aient été soulagés que l’échec d'accord ait pu être évité, beaucoup estiment qu'une approche beaucoup plus agressive est nécessaire pour freiner le rythme auquel le changement climatique se produit.

Les engagements de certains pays vis-à-vis des objectifs de l'accord sont considérés comme faibles et sans plan crédible pour atteindre leurs objectifs de zéro émission nette. La plupart des engagements pris lors de la COP26 sont en effet autorégulés, et malheureusement très peu de pays ont rendu leur engagement juridiquement contraignant.

Le changement climatique a récemment été à l'honneur alors que des manifestations ont éclaté à l'échelle mondiale pour que les gouvernements prennent des mesures plus substantielles pour changer la trajectoire des dommages que nous infligeons au climat et à la planète dans son ensemble.

Qu'est-ce que la COP26 ?

COP26 signifie Conférence des Parties. Il s'agissait du 26e sommet annuel de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Ces sommets ont débuté en 1995. Cette année, il s'est tenu à Glasgow (en Écosse) dans les premières semaines de novembre. C'était un événement durant lequel les parties prenantes peuvent discuter du réchauffement climatique et de la crise climatique actuelle.

Les pays membres ont examiné les engagements pris dans l'Accord de Paris en 2015 (COP21). La principale exigence de cet accord était que les pays prennent des engagements ainsi que des mesures pour éviter le réchauffement climatique en réduisant les émissions d'ici 2030. L'objectif est d'atteindre à terme zéro émission nette d'ici 2050.

Il y a un total de 197 partis signataires de presque tous les pays du monde. Ces signataires ont tous signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui est un traité environnemental mondial répondant au changement climatique.

Parmi les autres participants de haut niveau figuraient la militante pour le climat Greta Thunberg, le pape François et le célèbre rédacteur scientifique, écrivain et naturaliste britannique David Attenborough.

Pourquoi la COP26 est-elle si importante?

La récente pandémie mondiale a incité davantage de gouvernements et d'organisations à accorder une plus grande attention à l'environnement et à la façon dont nous affectons le climat. De nombreux pays voient dans la reprise économique post-pandémie une excellente occasion de « reconstruire en mieux » en tenant compte de l'impact de diverses industries sur la planète.

La COP26 était importante car elle était considérée comme le successeur de la COP21 qui a été l'une des conférences les plus réussies de ces derniers temps. La COP26 était l'occasion d'aborder tous les engagements non tenus et également élaborer des stratégies plus solides pour atteindre les objectifs fixés dans l'Accord de Paris.

C'était aussi l'occasion de scruter attentivement le retour des États-Unis depuis qu'ils étaient partis de l'Accord de Paris sous la présidence Trump puis l'ont à nouveau rejoint après l'élection de Joe Biden l'an dernier.

Les points forts de l'accord COP26

L'accord final qui a été signé par tous les membres s'appelle le Glasgow Climate Pact et voici les principaux points évoqués dans le document :

1. Émissions : les pays ont convenu de se réunir à nouveau d'ici l'année prochaine pour s'engager à davantage de réduction de leurs émissions de carbone afin d'éliminer progressivement les gaz à effet de serre qui causent le changement climatique. Cela devrait aider à maintenir toute augmentation de la température mondiale, ce qui, selon les scientifiques, limitera le réchauffement climatique à 2,4 degrés Celsius. Si les pays s'en tiennent à leurs plans climatiques, comme indiqué dans l'accord, l'ONU calcule que cela améliore les perspectives de réchauffement climatique considérablement mieux que l'augmentation de 4 degrés Celsius prévue avant l'Accord de Paris de 2015.
   Le Pacte de Glasgow exige des pays qu'ils réalignent leurs stratégies pour atteindre les objectifs déjà définis dans l'Accord de Paris. Les pays devaient soumettre des plans d'action détaillés à long terme pour atteindre zéro émission nette d'ici 2050.
2. Charbon : Un plan explicite a été dévoilé (pour la première fois) pour réduire la dépendance au charbon et commencer à éliminer les subventions sur d'autres combustibles fossiles. Le charbon crée 40 % des émissions annuelles totales de carbone.
   Après les objections de pays comme l'Inde et la Chine, le libellé de l'accord a été modifié - à la dernière minute ! - de « sortie progressive » à « réduction progressive ». Dans ces pays, les ménages aux revenus les plus faibles dépendent fortement des combustibles fossiles pour réduire leurs dépenses.
   L'Inde, qui est un pays fortement tributaire de l'électricité au charbon, s'est engagé à atteindre le zéro émission nette d'ici seulement... 2070. L'Arabie saoudite a promis d'atteindre le zéro net d'ici 2060 et le Brésil a désigné 2050 comme l'année où ils atteindront le zéro net.
3. Aide financière aux pays en développement : le Pacte réitère également l'engagement, pourtant pris en 2009 (et non atteint), des pays riches de consacrer 100 milliards de dollars par an pour aider les pays à faible revenu à faire face aux effets du changement climatique, comme les sécheresses, les inondations, etc. Ces fonds seront également aider à la transition vers une énergie plus propre.
4. Subventions aux combustibles fossiles : les dirigeants de divers pays se sont également engagés à réduire les subventions qui abaissent superficiellement le prix des combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Cependant aucune date limite n'a été fixée pour atteindre ce point.

Développements ultérieurs à la COP26

• Accord entre les États-Unis et la Chine : les plus gros émetteurs de dioxyde de carbone dans le monde sont les États-Unis et la Chine. Ils se sont accordés pour être plus coopératifs dans les années à venir et passer à des formes d'énergie plus propres. C'est une avancée dans la lutte contre le changement climatique car la Chine hésitait auparavant à s'engager à lutter contre ses émissions de carbone.
• Déforestation : Le Pacte contient également des engagements de certains pays pour freiner la déforestation et l'arrêter complètement d'ici 2030. Les arbres sont très importants pour éliminer le carbone de l'atmosphère et le convertir en oxygène. Les parties prenantes espèrent maintenant que cette promesse sera bien financée ce qui devrait aider à atteindre l'objectif.
• Méthane : Plus de 100 pays se sont mis d'accord sur une stratégie visant à réduire les émissions de méthane de 30 % d'ici 2030. Le méthane dans l'atmosphère contribue fortement au réchauffement climatique. Cependant, les grands émetteurs de méthane comme la Chine, la Russie et l'Inde ne se sont pas engagés dans le plan.
• Investissement financier : Diverses organisations qui contrôlent collectivement environ 130 milliards de dollars se sont engagées à investir dans les technologies d'énergie renouvelable et à détourner les investissements des industries utilisant des combustibles fossiles. Il s'agit d'encourager les entités privées à coopérer et à atteindre les objectifs nets zéro.

La course contre le réchauffement climatique a reçu un coup dur avec la pandémie mondiale et l'attention détournée pour contenir un danger immédiat. Espérons que la COP26 a remis en lumière l'importance de la lutte contre le changement climatique. Cela pourrait être l'occasion d'"un grand pas en avant" comme l’a dit le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou beaucoup de "bla, bla, bla" comme s’est moquée la militante écologiste Greta Thunberg.

Le prochain sommet de la COP27 devrait être accueilli par l'Égypte l'an prochain.

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